Il y encore peu, Adelina Galyavieva / Laurent Abecassis et Angélique Abachkina / Louis Thauron arpentaient ensemble les patinoires. Après la dissolution de leurs partenariats respectifs, Adelina et Louis ont décidé de s’associer en février dernier. Après une première participation remarquée aux Masters de Villard de Lans, nous les retrouvons après la rythm dance des Internationaux de France de Patinage 2018 à Grenoble, sous la direction d’Anjelica Krylova.
Louis : On se sent bien après cette rythm danse, ce n’était pas notre meilleure prestation, j’ai fait une erreur sur la deuxième séquence de twizzle, mais bon, le plateau est très relevé ici déjà dans le premier groupe, et nous ne sommes pas encore connus, nous ne patinons ensemble que depuis fin février, c’est notre premier Grand Prix senior. A la fin du programme je me suis senti fier d’être là, de ce qu’on avait accompli avec Adelina, ce programme on l’a abordé ensemble.On n’a jamais patiné dans une patinoire comme celle-là, avec autant de public. On a donné notre meilleur, pas en technique malheureusement, on a voulu faire plaisir au public, et on s’est fait plaisir. Ca fait chaud au cœur d’entendre les encouragements.
Adelina : les entraînements ce matin étaient très bons, ça met en confiance. C’est aussi très impressionnant, car on se retrouve avec des patineurs qui ont beaucoup plus d’expérience que nous ! C’est aussi très motivant. On les connaît quasiment tous, et ça reste très professionnel… et on n’a rien à perdre, on est aussi là pour se faire connaître. Et oui, quand notre musique passe, nous sommes prioritaires sur la glace, à eux de s’écarter !
Adelina : comment s’est passée notre rencontre ? Tout est parti d’un coup de fil de Louis au départ…
Louis : sans rentrer dans les détails, la saison dernière était difficile, quand Angélique a décidé d’arrêter, ma première réaction a été de me dire que c’était également terminé pour moi. Mais après une petite semaine, j’ai décidé d’appeler Adelina. On se connaît bien, on est proche en amitié, quand on avait chacun un coup de moins mieux on avait l’habitude de s’appeler.
Adelina : J’avais également arrêté de patiner avec mon ancien partenaire. Et à 21 ans, si je devais continuer, il fallait que ce soit avec un patineur doué, motivé.
Louis : On s’est retrouvés avec Adelina, chez elle, et en fait pendant quasiment deux heures, on a discuté, discuté ! De beaucoup de choses, pour se rendre compte qu’on était tous les deux vraiment très motivés, passionnés par la danse sur glace, et par la danse en général, par la musique… On a même commencé à parler musique de programmes !
Adelina : Et le premier jour sur la glace, tout s’est très bien passé également. Même si on vient d’écoles de glace différentes, Louis française et américaine, moi surtout russe, on a beaucoup communiqué, surtout quand on ne voyait pas les choses de la même façon. Cédric Pernet était là, on a eu son avis qui était très positif : on a les mêmes lignes, nos tailles respectives sont harmonieuses. Louis : on a également demandé l’avis d’autres entraîneurs, de Fabian par exemple avec lequel je suis toujours resté en contact, mais aussi Greg Zuerlein, et Olivier. L’avis général est qu’il y avait quelque chose à faire !
Louis : Ensuite on resté quasiment deux mois sans entraîneurs, à travailler tous seuls. Logiquement, on a commencé à monter les programmes. Ce n’est pas inhabituel, les patineurs n’attendent plus forcément de leurs entraîneurs des programmes tout faits. Ce n’était pas des programmes complets bien sûr, mais on est arrivés chez Anjelika Krylova avec déjà des éléments en place.
Adelina : On a pensé à Anjelika Krylova, car elle travaille avec Oleg Volkov, et je me suis déjà entraînée avec lui, on se connait donc on s’est tournés vers eux.
Louis : On a montré à Anjelika ce qu’on avait déjà mis en place, et on lui a demandé de monter certains enchaînements ou de revoir des transitions. Ce n’était pas sûr qu’on reste avec elle, on a fait un point avec la fédération, d’abord avant de retourner à Moscou.
La transition a été facile pour moi, même en venant des Etats Unis. En fait je me suis aperçu qu’il y avait souvent des Russes dans mon entourage, plus de la moitié de mes amis sont russes. J’ai toujours eu une affinité particulière pour ce pays, et habiter en Russie a été une vraie confirmation : j’adore cette culture. En plus on y était cet été pendant la Coupe du monde du foot, c’est génial.
Au niveau des entraînements, il n’y a pas tant de différence que ça au niveau des méthodes ou des façons de faire. La grosse différence avec les Etats Unis est qu’il n’y a pas du tout de cours particulier en Russie, alors que de l’autre côté de l’Atlantique c’est le fonctionnement de base. Sinon tout est bien organisé également en Russie.
Adelina :C’était un peu intimidant de patiner avec Louis au début, car il a beaucoup plus d’expérience que moi ! Et puis, en fait, c’est lui qui a la chance de patiner avec quelqu’un comme moi (rires). Côté études, je continue ma formation en Russie dans le domaine du sport, pour être entraîneur plus tard.
Louis : De mon côté j’ai validé mon année à l’INSA, mais j’ai décidé de changer d’orientation et de ne pas me spécialiser en ingénierie. J’ai appris que l’école de commerce de Lyon proposait une formation 100% à distance, j’ai sauté sur l’occasion, pour préparer un Masters en 2 ans en commerce international. C’est l’école qu’a fait Gwendal Peizerat et également Nathalie Péchalat quand elle patinait… en Russie. Je l’ai appelée et elle a pu me renseigner plus précisément sur le cursus.
Adelina : pour la suite, on va rester quelques jours à Paris avant de s’envoler pour la Turquie où on a une compétition la semaine prochaine. Notre but pour l’instant est surtout de continuer à se connaître et d’engranger de l’expérience.