
Champion du monde en titre, vainqueur de ses deux Grand Prix en octobre, Ilia Malinin se présentait avec le statut de favori incontestable. Il n’a pas déçu et prend la tête du classement à l’issue du programme court avec 105.43 points, même si une rotation légèrement incomplète sur sa combinaison quadruple Lutz-triple boucle piqué en seconde partie de programme l’empêche d’approcher son meilleur score de référence. Il prend cependant une avance confortable avec une marge technique importante, puisqu’il réalise également un quadruple flip impeccable et un triple Axel. Ilia progresse également sur le registre de l’interprétation, même si sa chorégraphie pourrait encore être enrichie.

Yuma Kagiyama savait qu’il avait besoin d’un sans-faute pour rivaliser et prétendre à la victoire, mais il est nettement devancé et doit se contenter de 93.49 points. Malheureusement, il glisse à la sortie de son quadruple Salchow et ne peut éviter la chute. Le reste de la prestation est par contre limpide, avec une combinaison quadruple boucle piqué-triple boucle piqué magistrale et un triple Axel. Yuma propose également un patinage d’une limpidité et d’une fluidité toujours remarquables, même s’il est devancé sur la note de composantes par Malinin. Si ce programme à la tonalité très introspective met en valeur sa personnalité, il peut encore gagner en nuances et en intensité.

Mikhail Shaidorov complète le podium provisoire avec 91.26 points. S’il est logiquement en retrait sur la note de composantes en raison d’une chorégraphie assez vide, il réussit l’intégralité des difficultés techniques avec une combinaison quadruple Lutz-triple boucle piqué, un triple Axel et un quadruple boucle piqué. Il devra rééditer cette performance sur le libre pour surprendre à nouveau et confirmer son classement.

Shun Sato prend la quatrième place et obtient 86.28 points, pénalisé par une chute sur une tentative dégradée de quadruple Lutz. Il se ressaisit cependant très rapidement avec une combinaison quadruple boucle piqué-triple boucle piqué puis un triple Axel. Régulièrement placé en compétition mais souvent inégal dans ses prestations, une place sur le podium reste un objectif accessible à condition d’être plus régulier.

Daniel Grassl retrouve la finale du Grand Prix pour son retour cette saison, après un an de suspension pour avoir manqué trois contrôles antidopage. Sa cinquième place, avec 81.76 points, est pour lui une relative déception. S’il réussit ses deux tentatives de quadruple (Lutz en combinaison avec triple boucle piqué, puis boucle), il est sanctionné en raison de rotations incomplètes et obtient des grades d’exécution négatifs. Le triple Axel ne peut compenser ces imperfections, d’autant plus que sa note de composantes reflète l’impression laissée par un programme assez terne.

Kevin Aymoz est un patineur imprévisible, et il était particulièrement attendu par le public de Grenoble. Sur la lancée de deux podiums en Grand Prix qui ont en partie fait oublier les désillusions de la saison précédente, il n’a pas pu confirmer sur ce programme court. Sur la retenue dès l’entame de sa performance, il chute sur sa tentative de quadruple boucle piqué puis sur le triple Axel. Les deux sauts sont logiquement dégradés, ce qui le pénalise très largement au classement. Il se ressaisit de justesse avec une combinaison en seconde moitié de programme, mais le triple Lutz est heurté à la réception et ne peut être suivi que d’un double boucle piqué. En conséquence, Kevin termine loin des autres concurrents avec un score de 68.82 points, et ce malgré une chorégraphie pleine d’énergie et de fougue, reflet de sa personnalité. A lui de montrer un meilleur visage lors du libre, sans pression.
(Photo de haut de page @International Skating Union (ISU) )